Les deux commencent parPr. pour professeurs (oui, nous sommes professeurs) suivi de Ag. pour Agrégés ou Ce. pourCertifié.

Les Pr.Ag. et les Pr.Ce. sont professeurs, Fonctionnaires de l’Etat nommés à titre définitif par arrêté ministériel sur des postes spécifiques de l ‘Enseignement supérieur pour y enseigner la matière dont ils sont spécialistes et pour laquelle ils ont réussi un concours national :soit le CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré)soit l’Agrégation, dans une spécialité  d’études universitaires : comme par exemple les lettres modernes ou lettres classiques, les mathématiques, l’histoire, la géographie, la musique, la physique, la chimie, l’anglais, l’économie, etc.,

La préparation peut se faire dans une des ESPE ( Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE),) depuis 2013. Elles forment les étudiants se destinant aux divers métiers du professorat, et de l’éducation (hors agrégation),et proposent des formations de préparation aux concours de recrutement. Les ESPE sont des composantes universitaires.

Les Concours : après une première série d’épreuves écrites sur les divers domaines du  programme (dont certaines dissertations durent 7 heures d’affiléepour l’agreg.),  si nos résultats ont permis d’être déclarés admissibles, un nombre plus restreint de candidats est  convoqué pour une séries d’orauxd’admission à Paris. Les candidats doivent s’y reprendre souvent plus d’une fois pour réussir au concours et la bi-admissibilité est en soit un grade. C’est un parcours du combattant et combien d’agrégés ou certifiés font le cauchemar de repasserles épreuves de ces concours !

Les candidats qui ont obtenu les meilleures notes finalesaux épreuves écrites et oralessont classés en fonction de ces notes et un petit nombre(nombre fixéchaque année par le Ministère del’Enseignement pour le pays) est déclaré admis. Après une année comme stagiaires, les néo-agrégés et néo-certifiés sont titularisés par arrêté ministériel et doivent faire leurs vœux sur des postes de titulaires avec la série de déceptions qu’entraînent des vœux qui souvent  vous éloignent de votre région d’origine de vos proches et même de votre conjoint.

Avant de postuler pour une nomination sur un poste à l’université, beaucoup de PRAG et PRCE, ont commencé leur carrière  dans un établissement du second degré (soit lycée, soit collège) où ils enseignaient leur domaine de spécialité, souvent en lycée et en particulier en Terminale pour la préparation au Baccalauréat (premier grade universitaire), souvent dans les  classes post-bac : classes de BTS et classes préparatoires aux concours des Grandes Écoles.

Pour enseigner à l’Université en tant que PRAG ou PRCE, il faut postuler sur un poste de fonctionnaire de ce type et candidater en tant que professeur agrégé ou certifié. Il y a encore un concours mais d’une nature différente : il faut présenter son dossier écrit (dossier de carrière de professeur et/ou de chercheur) et si le dossier est retenu, être convoqué par l’université  ou l’établissement supérieur qui recrute pour être classé par un jury universitaire à la suite de commissions.

Les postes de PRAG existent depuis les années  1980 et aujourd’hui  ils représentent environ 18% des personnels titulaires dans l’enseignement supérieur.  Si un PRAG ou un PRCE désire quitter le Supérieur pour réintégrer le secondaire, il le peut car il appartient toujours à son corps d’origine, ce qui n’est pas le cas des Enseignants-chercheurs (Maîtres de Conférences) qui, s’ilsétaient auparavant titulaires du  corps des Agrégés ou des Certifiés sont radiés de ce corps d’origine.

L’arrivée dans les universités des agrégés ou des certifiés a parfois été mal perçue par les universitaires car selon une formule humoristique « 1 PRAG= 2 MC » :l’horaire d’enseignement des PRAG étant annualisé à 384h et celui des Maîtres de Conférences étant de 192 h d’enseignement et de 192 h de recherche, les PRAG ont été parfois comparés à des « soutiers » dans cette grosse machine universitaire ou des « chevaux de trait » de l’Universitéqui coûtaient globalement moins cher à l’Etat.

Statuts des PRAG et PRCE

EN TRANSPOSITION DU PPCR DANS LA FONCTION PUBLIQUE, LES GRILLES INDICIAIRES POUR CHAQUE CORPS CHANGENT AU 1er JANVIER 2017.  MISE à JOUR PROCHAINEMENT

Grilles indiciaires PRAG-PRCE

 

Personnels du second degré affectés dans le supérieur

PRAG ET PRCE : FO vous informe, FO vous défend, FO revendique

PRAG et PRCE qu’est-ce que cela signifie ?

Les deux commencent parPr. pour professeurs (oui, nous sommes professeurs) suivi de Ag. pour Agrégés ou Ce. pourCertifié.

Les Pr.Ag. et les Pr.Ce. sont professeurs, Fonctionnaires de l’Etat nommés à titre définitif par arrêté ministériel sur des postes spécifiques de l ‘Enseignement supérieur pour y enseigner la matière dont ils sont spécialistes et pour laquelle ils ont réussi un concours national :soit le CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du Second degré)soit l’Agrégation, dans une spécialité  d’études universitaires : comme par exemple les lettres modernes ou lettres classiques, les mathématiques, l’histoire, la géographie, la musique, la physique, la chimie, l’anglais, l’économie, etc.,

La préparation peut se faire dans une des ESPE ( Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE),) depuis 2013. Elles forment les étudiants se destinant aux divers métiers du professorat, et de l’éducation (hors agrégation),et proposent des formations de préparation aux concours de recrutement. Les ESPE sont des composantes universitaires.

Les Concours : après une première série d’épreuves écrites sur les divers domaines du  programme (dont certaines dissertations durent 7 heures d’affiléepour l’agreg.),  si nos résultats ont permis d’être déclarés admissibles, un nombre plus restreint de candidats est  convoqué pour une séries d’orauxd’admission à Paris. Les candidats doivent s’y reprendre souvent plus d’une fois pour réussir au concours et la bi-admissibilité est en soit un grade. C’est un parcours du combattant et combien d’agrégés ou certifiés font le cauchemar de repasserles épreuves de ces concours !

Les candidats qui ont obtenu les meilleures notes finalesaux épreuves écrites et oralessont classés en fonction de ces notes et un petit nombre(nombre fixéchaque année par le Ministère del’Enseignement pour le pays) est déclaré admis. Après une année comme stagiaires, les néo-agrégés et néo-certifiés sont titularisés par arrêté ministériel et doivent faire leurs vœux sur des postes de titulaires avec la série de déceptions qu’entraînent des vœux qui souvent  vous éloignent de votre région d’origine de vos proches et même de votre conjoint.

Avant de postuler pour une nomination sur un poste à l’université, beaucoup de PRAG et PRCE, ont commencé leur carrière  dans un établissement du second degré (soit lycée, soit collège) où ils enseignaient leur domaine de spécialité, souvent en lycée et en particulier en Terminale pour la préparation au Baccalauréat (premier grade universitaire), souvent dans les  classes post-bac : classes de BTS et classes préparatoires aux concours des Grandes Écoles.

Pour enseigner à l’Université en tant que PRAG ou PRCE, il faut postuler sur un poste de fonctionnaire de ce type et candidater en tant que professeur agrégé ou certifié. Il y a encore un concours mais d’une nature différente : il faut présenter son dossier écrit (dossier de carrière de professeur et/ou de chercheur) et si le dossier est retenu, être convoqué par l’université  ou l’établissement supérieur qui recrute pour être classé par un jury universitaire à la suite de commissions.

Les postes de PRAG existent depuis les années  1980 et aujourd’hui  ils représentent environ 18% des personnels titulaires dans l’enseignement supérieur.  Si un PRAG ou un PRCE désire quitter le Supérieur pour réintégrer le secondaire, il le peut car il appartient toujours à son corps d’origine, ce qui n’est pas le cas des Enseignants-chercheurs (Maîtres de Conférences) qui, s’ilsétaient auparavant titulaires du  corps des Agrégés ou des Certifiés sont radiés de ce corps d’origine.

L’arrivée dans les universités des agrégés ou des certifiés a parfois été mal perçue par les universitaires car selon une formule humoristique « 1 PRAG= 2 MC » :l’horaire d’enseignement des PRAG étant annualisé à 384h et celui des Maîtres de Conférences étant de 192 h d’enseignement et de 192 h de recherche, les PRAG ont été parfois comparés à des « soutiers » dans cette grosse machine universitaire ou des « chevaux de trait » de l’Universitéqui coûtaient globalement moins cher à l’Etat.

Les raisons qui motivent les PRAG et PRCE à aller à l’Université

Ce ne sont pas des raisons financières.Les PRAG et PRCE ne gagnent pas des salaires plus élevés qu’en collège, ou lycée et même plutôt moins (perte de diverses primes comme la prime de professeur principal). Les agrégés particulièrement, sont bien moins lotis que dans le second degré : les heures supplémentaires dans les lycées et collèges sont des heures-années payées sur 10 mois alors qu’à l’Université, l’annualisation sur 384 h sur une année d’enseignement plus courte rend les dépassement horaires des 15h hebdomadaires très compliqués à respecter et à rémunérer, avec des abus, non-conformes à la réglementation : jusqu’à plus de 20 h de cours par semaine sans heures sup. avec des semestres déséquilibrés si les étudiants partent en stage.

La différence de niveau d’enseignement ne semble pas aller de soi pour notre Ministère en ce qui concerne les classes au-delà du  bac dans le Supérieur. En effet, il n’existe pas de  l’équivalent de14h hebdomadaires de cours payées 15h comme pour les enseignementsen classe de baccalauréat. Les PRAG et PRCE préparent les étudiants à des diplômes Bac+3, voire Bac + 5,  mais ne reçoivent rien de plus que s’ils enseignaient au collège.

Au niveau BTS, les enseignements sont comptabilisés 1h=1 heure 30 et en classes préparatoires aux grandes écoles les horaires hebdomadaires sont inférieurs, ce qui s’explique par le niveau de difficulté des préparations et des programmes à traiter.

Aucun des avantages du collège ou du lycée en termes de rémunérations ou d’indemnités n’est conservé à l’Universitéet, sur une carrière, cela équivaut à un véritable préjudice financier.Les effectifs peuvent être lourds en lycée mais il y a des minorations d’horaire qui n’existent pas en faculté où les limitesd’effectifs des groupes ne tiennent même plus compte des normes de sécurité des classes de TD. On bourre les salles et l’on aligne des tables plus étroites pour arriver à 40 étudiants par TD. Par ailleurs, les classes sont démultipliées à l’université (10 groupes d’étudiants par semaine qu’on ne voit qu’une heure et demie par semaine contre 4 à 5 classes en lycée dont certaines à effectifs réduits).

Il n’y a pas de rémunération supplémentaire ni pour le niveau post-bac, ni pour les effectifs, ni pour les heures supplémentaires non payées.

Sachant qu’une heure de présence en classe correspond à 3 heures de travail hors de la classe, entre les préparations de cours, l’élaboration des sujets d’évaluation, les corrections de copies,le suivi des étudiants, l’élaboration et la publication des cours sur l’environnement numérique, fréquemment l’encadrement de vacataires sans formation, les recherches pour adapter un enseignement sans manuels aux besoins des étudiants, les relations avec d’autres universités, les suivis des étudiants Erasmus et des stages.S’ajoutent à tout cela le travail de coordination pédagogique et les tâches administratives de plus en plus nombreuses. Ce travail sans rétribution nous est souvent imposé  au prétexte que nous n’arrivons pas à atteindre le maximum annuel de 384h. Nous subissons les effets des semaines de cours rabiotées pour chaque groupe pour des raisons d’économies du budget et donc l’accroissement des effectifs.

Alors, qu’est-ce qui peut bien nous motiver à rester dans ces conditions ? Beaucoup de PRAG jettent l’éponge pour retrouver les conditions plus avantageuses du second degré mais beaucoup restent et font carrière à l’Université, en particulier dans les sciences humaines oùl’on reconnaît la valeur d’une agrégation et où les postes de PRAG (-chercheurs ) sont une première étape vers le passage espéré à des postes de Maître de Conférences.

Le témoignage d’une Pr.Ag. d’Anglais retraitée.

Comme la plupart de mes collègues PRAG, ce qui m’a incitée à enseigner à l’université, c’est  le goût d’un enseignement plus poussé et plus libre. Après une carrière en collège et en lycée, j’ai désiré non pas fuir (je me trouvais bien dans le second degré) mais, tout en conservant mon statut d’enseignante agrégée, évoluer et  changer de niveau.

Au départ, les conditions présentaient quelques avantages : 12 heures hebdomadaires d’enseignement contre 15h en lycée, cela, jusqu’au décret Lang de 1993 qui nous a tous alignés sur l’horaire des l5 heures mais sans nous faire bénéficier pour autant de l’heure année supplémentaire (heure de première chaire) ni de la prise en compte horaire des classes post-baccalauréat, classes préparatoires ou BTS. Le calendrier universitaire était plus court mais le nombre de classes le double de celui que j’avais au lycée, les classes certes calmes mais chargées pour la plupart.

J’aurais pu demander une réintégration qui m’aurait ramenée vers mon ancien poste mais m’aurait éloignée de mon mari. Je me suis donc accrochée à ma condition de PRAG malgré la perte de toute heure complémentaire, ce qui sur le long terme (pour moi 28 ans) est revenu à accepter un préjudice financier.

Nommée dans une jeune université, j’ai dû, en plus de mes enseignements (on m’imposait de dépasser 15h par semaine pour atteindre les 384h, ce qui est clairement illégal), d’accomplir toutes les tâches administratives possibles : coordination pédagogique, organisation des examens, recrutement des vacataires ainsi que l’emploi du temps. Une prime compensait  le temps passé et le surcroit de travail mais ne calmait pas les angoisses de la période avant le début de chaque semestre où l’on doit se démener pour avoir un enseignant  fiable devant chaque groupe de TD.

Après plusieurs années passées à tout mettre en place, emplois du temps, équipe enseignante, matériel pédagogique, j’ai commencé à me fatiguer des longs transports en RER et surtout à reconnaître que, pour que tout fonctionne, il me faudrait constamment m’investir sans obtenir les postes de titulaires supplémentaires pour couvrir les besoins. Comprenant que les choses ne pouvaient pas s’améliorer fondamentalement parce que les responsabilités débouchent rarement pour les PRAG sur une participation aux instances de décisions, j’ai décidé de candidater sur une université plus proche de mon domicile et, surtout, où je n’aurais plus à assumer de lourdes responsabilités pédagogiques. J’ai alors pu me consacrer pleinement à la nouvelle matière à enseigner, l’anglais juridique, domaine que je ne connaissais pas.  Je devais reprendre tout depuis le début, enseignement et liens sociaux et il m’a fallu des années pour me sentir à l’aise. Au début, nous PRAG, n’avions pas le droit à un bonjour de certains professeurs que l’on croisait dans les couloirs. Encore aujourd’hui, de nombreux collègues PRAG et PRCE, bien que titulaires, n’ont pas de bureaux, pas de casier pour recevoir leur courrier et d’une faculté à l’autre, nous ne nous connaissons pas, même si nous sommes en général solidaires au sein de chaque faculté. Lors des élections, auxquelles d’ailleurs nous ne pouvions pas voter à notre arrivée, nous votons dans le collège B des MCF ce qui ne nous permet pas de formuler de revendications spécifiques pour défendre nos statuts, restés ceux du second degré.Ceux d’entre nous qui sont docteurs et chercheurs croulent sous le travail en espérant  parvenir à intégrer le corps des Maîtres de Conférences.

Par ailleurs,  enseignants et personnels BIATSS, toutes catégories confondues, sont fatigués des réformes, des 2èmes sessions qui talonnent les premières, des dispositifs destinés à améliorer la réussite en licence qui échouent. L’inquiétude gagne devant l’ampleur des chantiers entrepris et nous craignons tous d’être  « redéployés » sur divers sites des Comues, universités fusionnées. On observe la place prise par les nouvelles technologies et, en langues, par les méthodes en ligne et la certification, qui nous font craindre la disparition et de notre rôle et de l’université où nous avions envie d’enseigner.

Pour contrebalancer, un tableau un peu pessimiste, il faut dire que de nombreux PRAG et PRCE sont heureux de pouvoir exercer dans l’Académie et l’Université de leur choix. Ils apprécient la liberté pédagogique qu’ils ont, n’étant plus talonnés en permanence par un Chef d’Etablissement secondaire trop vigilant sur l’évaluation des élèves. Ils peuvent innover, renouveler et adapter  leurs enseignements, fixer leurs propres projets sur une base de collégialité. Ils partagent en général les valeurs de leurs collègues Professeurs des Universités et Maîtres de Conférences qui comme eux ont à cœur leurs missions auprès des étudiants et leur statut de Fonctionnaires d’Etat. Ils sont heureux et fiers de l’aide qu’ils apportent dans les domaines de la pédagogie, de l’organisation universitaire et de ses instances. Et surtout, ils apprécient leurs étudiants et ils sentent le respect mutuel qui se crée dans la classe et se lit chaque jour sur leurs visages.

Le rôle de Force Ouvrière

Dans un contexte de crise économique et morale, les diverses branches de FO dans l’Education et la Culture sont là pour rappeler clairement que, nous conservons des statuts de fonctionnaires et des droits. Nous avons chacun un rôle à jouer dans une université qui ne peut pas bâtir son image, évoluer et accomplir sa mission d’enseignement en comptant uniquement sur les plus primés et les plus « labellisés » des chercheurs et qu’il y a aussi nous tous : chercheurs, enseignants-chercheurs,Biatss, PRAG et PRCE, contractuels et vacataires. Unis par Force Ouvrièrequi n’est ni un syndicat catégoriel, ni un syndicat d’accompagnement complaisant de réformes contraires à nos intérêts, nous pouvons, en toute indépendance politique, faire entendre nos revendications et défendre les intérêts de chacun d’entre nous dans chaque établissement et dans l’ensemble de la Fonction publique.